Le débat sur le télétravail n’est pas nouveau. Tous ou presque connaissent les arguments des uns et des autres. Qu’en est-il de cette question pour tous ceux qui travaillent dans l’environnement agile? Faut-il saluer le télétravail à tout prix ou, au contraire, chercher à favoriser la rencontre physique des équipes le plus souvent possible ?
Disons-le franchement, toute la famille des méthodes Agiles prône les règles de collaboration dans lesquelles les équipes travaillent ensemble et ce, de préférence, devant un support du type whiteboard ou autres supports visuels.
Rappelons également que les agilistes défendent les valeurs d’intelligence collective favorisées par l’échange au sein et entre les équipes.
Partant de ce constat, la communauté agile reste globalement réticente aux pratiques de télétravail. Les entreprises le sont également majoritairement. Elles avancent toutefois une argumentation sensiblement différente et plus ou moins assumée. Cette réticence est liée au manque de confiance et de contrôle vis-à-vis des salariés travaillant à distance. On comprendra donc que les freins au télétravail existent à plusieurs niveaux alors même que leurs racines restent différentes, voire même diamétralement opposées.
A toute fin utile, rappelons que les méthodes agiles partent du postulat de confiance et du bien-être des collaborateurs. L’environnement unique de collaboration incarne non pas une contrainte ou un dispositif de surveillance mais un lieu d’échange et de collaboration « à portée de main ».
Refuser le télétravail par manque de confiance est une mauvaise idée. Maintenir ce cap durant des grèves par exemple, ne peut qu’aggraver le climat social. Partir du principe qu’un télétravailleur travaille moins de chez lui que de son poste habituel c’est croire que les murs d’un open space ont de vraies vertus contraignantes. Pourtant, il est possible d’être improductif partout, y compris au travail.
En revanche, pour les collaborateurs impliqués, cette contrainte reste avant tout déceptive. Le manque de confiance d’une organisation par rapport à un individu lui donnera in fine ce même sentiment vis-à-vis de l’organisation. Rappelons-nous le pari de Pascal.
Pour les agilistes qui, comme évoqué, mettent en avant d’autres raisons pour limiter le télétravail, on pourrait rappeler que l’efficacité collective puise sa vitalité en chaque individu. Lorsqu’un collaborateur arrive enfin à son lieu de travail après avoir passé un temps incalculable dans les bouchons ou les transports en commun, sa préoccupation première sera d’organiser son retour. Quitte à tout prendre, il vaut mieux 85% d’efficacité à distance que 30% au bureau.
Quelques conseils pour s’organiser durant le télétravail
N’attendez pas la sollicitation de vos collaborateurs pour le télétravail, prenez les devants. Ceci évitera les questionnements inutiles.
Marquez votre confiance aux collaborateurs. Cette posture est gagnante dans toutes les situations.
Maintenez le Daily Meeting en utilisant les outils de votre choix.
Si vous avez des difficultés pour regrouper tous les membres d’une équipe, différez en revanche et dans la mesure du possible les rituels importants, quitte à adapter la durée du sprint de façon tout à fait exceptionnelle.
Mieux vaut pas de Sprint Review, qu’un événement inefficace.
Mais comment faire en sorte que chacun soit au courant de l’état d’avancement de l’équipe en temps réel ? Ce qui ressort d’une période de télétravail, c’est qu’on ne peut pas faire l’impasse sur les outils pour collaborer. Voici une liste exhaustive d’outils efficaces pour les équipes agiles :
Pour la bonne tenue des cérémonies agiles
- Zoom
C’est un outil qui possède une version gratuite. L’inconvénient de celle-ci : votre réunion prendra fin au bout de 40 minutes.
Zoom peut accueillir de 100 à 1000 participants selon les forfaits. Les programmations de réunions se répercutent dans l’agenda Outlook, Gmail, iCal. Il possède aussi le partage d’écran et la co-annotation pour plus de collaboration.
Le vrai plus de cet outil : il utilise très peu de bande passante.
- Whereby
De 4 participants pour la version gratuite, à 12 et 50 participants pour les versions payantes, cet outil permet le de partager l’écran avec les autres utilisateurs. C’est un outil flexible et très simple d’utilisation.
- Hangouts
C’est un outil gratuit mais peu interactif. Il possède une limite de 15 participants. De plus, il demande beaucoup de bande passante.
Pour suivre globalement le travail de l’équipe
- Slack
Il est difficile de faire l’impasse sur cet outil : uniquement en cloud, capable de s’interfacer avec presque tout, riche en extensions (avec la possibilité de communiquer en face à face par audio et vidéo, ou par message instantané). Par contre, si vous voulez profiter au maximum de ses capacités, il est payant. Dans la version gratuite, les conversions ne sont pas sauvegardées. C’est réglé, dès l’achat d’un forfait.
- Teams
Il est intégré à la suite Office 365 Business Premium à 10,50 par mois, par utilisateur. Messagerie instantanée, visioconférence qui accueille plusieurs milliers de participants, partage des documents font partis des fonctionnalités de l’outil.
Pour travailler sur un support visuel alors que nous ne sommes pas dans la même salle
- Metroretro
C’est un excellent site de rétrospective gratuit. Un tableau blanc virtuel s’affiche et il permet de s’exprimer en collant des petites notes de couleurs pour exprimer ses idées. Dans un premier temps, toutes les notes de l’équipe sont cachées. Puis on dévoile l’ensemble. Une fonction permet d’isoler visuellement les apports de chacun.
Le seul problème de cet outil, c’est qu’il ne s’intègre pas avec d’autres systèmes et que l’export de données est très limité.
- FunRetro
Il est très proche de MetroRetro concernant les fonctionnalités. Il possède une version gratuite mais elle très limitée : 3 personnes peuvent participer à la rétrospective. Toutefois, elle offre 3 boards gratuits par mois. Le premier forfait s’élève à 26 euros, jusqu’à 93 euros pour le forfait le plus complet.
- Miro
Miro est un tableau virtuel qui permet à une équipe de faire des rétrospectives, du prototypage, d’afficher des parcours client, ect. L’immensité de chaque tableau peut être compliquée à appréhender au départ. Une version gratuite existe : elle limite le nombre de boards disponibles.
Au final, le mieux est d’utiliser deux ou trois outils maximums. Au-delà, les équipes risquent de se mélanger sur leur utilité et cela nuirait à leur efficacité : à savoir faciliter la collaboration et à la mise à jour du travail à faire.
La confiance et la transparence sont les valeurs principales de l’agilité. La recherche de proximité et de collaboration est intégralement basée sur ces deux piliers.
Mis à jour le 08/04/2020